Bien-aimés dans le Seigneur, c’est une phrase qu’on entend pratiquement tout le temps. A un moment ou un autre de la vie, nous avons tous été confrontés à ce dilemme : Je suis chrétien, j’ai été offensé, Dieu me demande de pardonner, MAIS….
Et ce « mais » est pratiquement logique, car on se dit :
Je veux bien pardonner, mais…. :
• Le mal est irréparable
• La personne qui m’a offensée ne s’est pas repentie et ne m’a pas demandé pardon
• La personne continue de me faire du mal
• Après ce qu’elle m’a fait, c’est impossible !
• Je voudrais bien pardonner, mais je m’en sens incapable
Chacun de nous peut bien se reconnaître sans doute dans chacune de ses déclarations.
Le pardon est un sujet courant dans toutes les conversations des chrétiens. On sait pertinemment qu’on doit pardonner, que nous-mêmes ne devons notre salut qu’au pardon que Dieu nous a accordé. Cependant, on s’en sent incapable pour toutes ces raisons.
Nous sommes d’accord avec le concept mais….
Chers lecteurs, nous sommes parfaitement d’accord avec ce concept mais comment pardonner réellement à ceux qui nous ont offensés ?
Le livre de Matthieu 6 : 14-15, Jésus fait cette déclaration terrible pour celui qui ne veut pas pardonner : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus ! »
La perspective est sans appel et sévère ! Elle a de quoi faire trembler.
Quel est le sens de pardonner?
Qu’est-ce que Dieu nous demande vraiment quand il nous dit de pardonner ?
Bien-aimés, dans le Nouveau Testament, lorsqu’il s’agit de « pardonner », dans le texte grec, deux verbes sont utilisés :
Le premier de très loin le plus utilisé, est aphiemi, c’est lui qu’on retrouve dans les versets où on dit « Pardonne-nous nos offenses… », « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… »
Ce verbe veut dire « relâcher », « laisser aller », « ne pas résister », « abandonner ».
Tous les versets qui parlent de pardon dans les évangiles emploient ce verbe-là. De très rares fois, dans les lettres de Paul, un autre verbe a été traduit par « pardonner » dans certaines traductions, c’est Charizomai, qui veut dire « remettre une dette », « accorder une grâce bienveillante ».
Partout dans les évangiles Jésus nous demande de pardonner
Quand Pierre s’approche de Jésus et lui dit dans Matthieu 18:21 : « Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? ».
C’est aphiemi qui est employé ici ceci signifie que combien de fois relâcherai-je les péchés de mon frère ?
Marc 2:5 dit : «Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » c’est-à-dire Tes péchés sont relâchés
Quand Jésus nous demande de pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, il ne nous demande pas de redevenir les meilleurs amis du monde, ni de gommer tout ce qui s’est passé, il nous dit juste de « relâcher », de ne pas se cramponner au souvenir de ce qui a fait mal, de « laisser partir » comme un ballon qui part au vent.
L’opposé de « pardonner », c’est « retenir ».
On le comprend très bien dans Jean 20:23 : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ».
On ne nie pas le tort qui a été fait, on ne minimise pas l’offense, on reconnaît ce qui a été fait ou dit, mais on laisse aller, on relâche. Pas parce qu’on a envie de le faire, mais parce que c’est un ordre donné qui nous est donné par Dieu.
Plusieurs d’entre nous diront qu’il faut se réconcilier, faire du bien à nos ennemis et c’est biblique, Dieu nous appelle même à cela mais ce sont là deux problèmes distincts.
Le pardon est unilatéral mais la réconciliation est mutuelle
Chers lecteurs, vous pouvez pardonner à quelqu’un qui ne l’a pas demandé du tout, une personne décédée, à une personne qui est partie sans laisser une adresse pour la retrouver.
Car le pardon est une affaire qui me concerne moi seulement et Dieu pour témoin. Je laisse aller, et je laisse Dieu se charger du jugement, de la condamnation éventuelle de l’offenseur, ou même de la vengeance, car Deutéronome 32 : 35 dit : « A moi la vengeance et la rétribution, Quand leur pied chancellera ! Car le jour de leur malheur est proche, Et ce qui les attend ne tardera pas ».
Par contre, pour se réconcilier, il faut au moins deux personnes et c’est entre eux que ça se passe.
Le pardon et la réconciliation sont deux choses distinctes
Bien-aimés, l’urgence, c’est de PARDONNER à ceux qui nous ont offensés, car de cela dépend le pardon de Dieu pour nous-mêmes, notre paix, notre santé. Le manque de pardon est une gangrène, alors que le pardon est une libération.
C’est la première étape incontournable, le préalable pour d’autres actes d’amour qui se présenteront plus tard.
Dieu nous amènera un jour sur le terrain de la réconciliation ou celui de faire du bien à notre ennemi, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, ni la priorité. Aujourd’hui, nous devons pardonner, laisser aller de tout notre cœur les offenses qui nous ont été faites, et nous n’avons plus aucune raison valable de dire : « Je veux bien pardonner, MAIS ».
Soyez transformés !
Orateur : Anne Bersot
Carat Kuhinia et Joëlle Hazukay