Pécher signifie en particulier rater la cible, ou manquer le but, en hébreu חָטָא (Rhata).
Notre désir en tant que chrétiens, est d’être en phase avec notre Dieu, en d’autres termes de ne pas rater la cible, et de répondre oui à Dieu.
Mais si on résiste à Dieu, que se passe-t-il ?
Moïse, ce grand leader, est un bon exemple. Après avoir été élevé à la cour de Pharaon, Moïse a passé quarante ans dans le désert à garder les moutons, le plus souvent seul et dans le silence.
Puis Dieu l’appelle, et Moïse accumule les « bonnes » raisons pour ne pas lui obéir :
Qui suis-je? Incapacité psychologique
Je ne sais même pas ton nom
Ils ne me croiront pas
On ne m’écoutera pas … Manque de leadership …
Je n’ai pas la parole facile : incapacité physique
Et pour finir : Ah Seigneur, envoie quelqu’un d’autre !
Chers lecteurs, on croit rêver : Le grand Moïse, l’homme à qui Dieu parlait «bouche à bouche », commence sa carrière par se comporter comme un petit garçon. Mais Dieu ne lui en tient pas rigueur. Il finit pourtant par hausser le ton, pour lui adjoindre immédiatement son grand frère Aaron, qui parle facilement et qui sera chargé de relayer ses paroles auprès du peuple.
Il est écrit dans le livre d’Exode 4 : 14 – 16 : « Alors la colère de l’Eternel s’enflamma contre Moïse, et il dit : N’y a t-il pas ton frère Aaron, le Lévite ? Je sais qu’il parlera facilement. Le voici lui-même, qui vient au-devant de toi; et, quand il te verra, il se réjouira dans son coeur. Tu lui parleras, et tu mettras les paroles dans sa bouche; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous aurez à faire. Il parlera pour toi au peuple; il te servira de bouche, et tu tiendras pour lui la place de Dieu. Prends dans ta main cette verge, avec laquelle tu feras les signes ».
Dans cet incroyable dialogue, on s’aperçoit que Dieu ne lâche pas le morceau, et qu’il balaye une à une les réticences de Moïse et lui donne les arguments et les moyens de réussir la mission qu’il lui donne.
Et si on ne répond pas à la première interpellation ?
La Bible nous dit dans Jonas 1 : 3 : « Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Eternel. Il descendit à Japho, Et il trouva un navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport, Et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l’Eternel ».
Là on pense à Jonas. Dieu lui enjoint de parler à Ninive, et Jonas immédiatement s’enfuit par la mer dans la direction opposée.
Mais quand Jonas se retrouve dans le ventre d’un gros poisson,il crie à Dieu, et se retrouve sur la terre ferme.
Alors Dieu lui ordonne une deuxième fois d’aller à Ninive pour exhorter ses habitants à la repentance. Cette fois-ci Jonas obéit. Et Ninive revient à Dieu !
Résultat : Jonas est très mécontent et se fait reprendre par Dieu !
On a donc vu Moïse, qui discute avec Dieu pour lui démontrer qu’il n’est pas la bonne personne, et qui finit par devenir le grand leader que l’histoire connait. Puis Jonas qui désobéit délibérément, puis obéit sous la pression de Dieu et surtout des circonstances, puis qui en veut terriblement à Dieu d’avoir été bon envers les Ninivites. Ils ne correspondent pas vraiment aux modèles de bons serviteurs.
Dans le Nouveau Testament, on se rappelle du magnifique le dialogue de Jésus ressuscité avec Pierre :
Jésus lui demande deux fois : Pierre m’aimes-tu ? (agapeo) = d’un amour infini, et Pierre, trop conscient de qui il est, ne peut que lui répondre : Je t’aime d’amitié (fileo)
La troisième fois on peut dire que Jésus se met à son niveau, et lui demande s’il l’aime d’amitié (fileo) et Pierre confirme : Oui, je t’aime d’amitié.
Jésus a posé trois fois la question et a confirmé trois fois la mission de pasteur de Pierre. Qui d’autre que Jésus, le Fils de Dieu, peut remettre en selle celui qui l’a renié au pire moment de sa vie ?
Bien-aimés, on peut donc affirmer que Dieu est patient et miséricordieux, et qu’il ne se laisse pas impressionner par nos refus, nos dysfonctionnements et nos lâchetés.
Alors pour répondre à la question de départ, on peut dire que oui, ce n’est pas bien de résister à Dieu, car la désobéissance est un péché. Mais que Dieu, dans sa grande miséricorde et sa grande patience, nous donne toujours une DEUXIEME chance et de nouvelles opportunités de marcher avec lui dans la joie et l’obéissance.
Soyez transformés !
Auteur : Elisabeth Dugas
Joëlle Hazukay