Les chrétiennes peuvent-elles se maquiller ?

Chers lecteurs, que dire la manière de prendre soin de sa personne ou pratique « mondaine » pour s’embellir ou séduire ? Que dit la Bible à propos de cela ?

Certaines églises défendent fermement aux femmes de se maquiller. Leurs raisons sont :

– Porter du maquillage consiste à présenter un visage transformé, à mentir sur son véritable visage ;

– Porter du maquillage fait partie d’un processus de séduction qui découle invariablement de notre péché ;

Dans l’Ancien Testament, nous voyons une femme qui aimait se maquiller, il est dit dans 2 Rois 9 : 30 : « Jéhu entra dans Jizreel. Jézabel, l’ayant appris, mit du fard à ses yeux, se para la tête, et regarda par la fenêtre ».

Jézabel était un personnage invariablement connecté à la figure de Baal et à l’inimitié de Dieu de la Bible, fausse prophétesse de surcroît. Comme le dit l’apôtre Jean dans Apocalypse 2 : 20 : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles ».

L’apôtre Paul nous exhorte dans 1 Timothée 2 : 9 – 10 : « Je veux aussi que les femmes, vêtues d’une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d’or, ni de perles, ni d’habits somptueux, mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu ».

Aucun de ces arguments n’est recevable

Bien-aimés, se maquiller ne constitue pas un mensonge : le maquillage se voit, les personnes qui vous côtoient savent bien que vous vous êtes maquillés, vous ne mentez pas quant à votre identité en vous maquillant.

Se maquiller ne participe pas toujours à un processus ou d’une intention de séduire. Et certainement pas que toute forme de séduction est pécheresse. Il n’y a aucun problème si votre femme ou fiancée cherche à vous plaire.

Chers lecteurs, lorsque Jézabel met du fard à ses paupières dans 2 Rois 9, elle s’apprête à mourir de la main de Jéhu et elle le sait. Mettre du fard à ses paupières et se revêtir la tête consiste à se parer de ses attributs royaux, autrement dit mourir en reine.

Ce n’est donc pas spécifique à Jézabel et, de toutes façons, ce passage est strictement descriptif, nous n’y retrouvons aucune injonction prescriptive. C’est un principe herméneutique de base : ne pas confondre descriptions et prescriptions.

Mais le passage de 1 Timothée 2 : 9 – 10 est plus clair, il n’est pas question d’une prohibition absolue des tresses, des bijoux, ou même des habits somptueux. Paul demande plutôt aux femmes d’Ephèse de ne pas laisser leur apparence prendre le pas sur leur beauté intérieure, en l’occurrence de préférer les bonnes œuvres à la manière dont elles se représentent.

Très probablement, Paul a en vue ici des situations spécifiques : il y avait à Ephèse une hérésie en cours impliquant les femmes. La nature de cette hérésie est très débattue, mais elle résultait en une relation distordue et malsaine entre les hommes et les femmes d’Ephèse.

Certainement, c’est l’intention de séduction malsaine de certaines femmes d’Ephèse que Paul a en vue, et même dans ce cas, il ne leur dit pas d’arrêter d’user de procédés d’embellissement, mais de privilégier les œuvres bonnes.

Voici le principe: la vie intérieure a préséance sur l’apparence extérieure. Mais cela ne veut pas dire pour autant que Paul demandait aux femmes de sacrifier leur apparence extérieure.

Quelques bonnes raisons de ne pas abuser du maquillage

Chers sœurs, nous ne nous opposons pas au maquillage, et à vrai dire, vous ne lirez jamais la moindre remarque adressée aux femmes, qui en mettent trop. C’est l’usage de leur liberté qu’elles ont choisi. Et même dans certaines cultures, il est d’usage d’en utiliser plus que dans d’autres.

Néanmoins se pose la question de vos motivations pour se maquiller : si cela participe à une volonté intérieure de « se faire désirer » ou d’attirer les regards, alors le problème est non l’usage du maquillage, mais les motivations qui conduisent à son usage.

Ici, votre intention marquée par le péché se manifeste particulièrement : jouer de vos attributs physiques au risque de constituer une occasion de chute pour l’autre, c’est un péché. La réponse à de telles mauvaises motivations n’est pas cesser de se maquiller ou se vêtir de vêtements « conservateurs », donc c’est laver l’extérieur de la coupe.

Au contraire, ces motivations de fond doivent être confessées à Dieu comme n’importe quel autre péché. Ces tentations doivent être mises à mort comme les autres. Alors seulement, un changement extérieur, s’il est vraiment nécessaire, aura du sens.

Nous notons également que ce sont les femmes, et non les hommes qui se maquillent. Il semble tout de même que cela participe à l’objectivation de la gente féminine. A la télévision, vous ne verrez jamais d’hommes avec un physique disgracieux présenter un programme, par contre les femmes doivent toutes correspondre à des canons de beauté. Nous ne devrions pas accepter un tel état de fait.

Bien-aimés, l’industrie cosmétique, non contente d’engranger des milliards participe à toute sorte d’abus, notamment sur les animaux. C’est franchement abusif que des animaux soient obligés de souffrir pour des questions cosmétiques.

Chers lecteurs, la Bible n’interdit pas aux femmes de se maquiller. Néanmoins, il semble que les principes évangéliques qui nous dirigent devraient nous appeler à la modération en la matière. Que chacune fasse bon usage de sa liberté chrétienne.

Soyez transformés !
Auteur : Guillaume Bourin

Joëlle Hazukay