Chers parents, les sévices corporels sur des mineurs sont des délits punis par la justice dans certains pays et même la fessée est légalement interdite dans plusieurs pays.
Alors que dit la Bible sur ce sujet très controversé ?
Il existe deux positions dans le monde évangélique, toutes les deux basées sur les versets du livre de Proverbes qui abordent « La correction de l’enfant ». L’une des positions prône la correction physique, avec un risque d’abus, d’où le besoin de la réglementer. L’autre approche est proposée par un homme de Dieu, appelé Matthieu Caron.
Nous allons donc plonger dans les Proverbes. Mais avant d’aller plus loin, rappelons-nous qu’il s’agit d’un livre poétique, à la différence du Lévitique qui détaille les lois et les comportements dictés par Dieu à Moïse, pour garder et gérer en fait le peuple hébreu.
Chers lecteurs, nous procéderons par une étude de mots pour mieux comprendre ces écrits de Proverbes.
Il est écrit dans Proverbes 23 : 13 – 14 ; version français courant : « N’hésite pas à punir ton enfant. Quelques bonnes corrections ne le tueront pas. En le frappant tu peux au contraire le préserver du monde des morts ».
La version Segond 21 dit : « Ne refuse pas de corriger l’enfant ! Si tu le frappes avec un bâton, il ne mourra pas. Certes, tu le frappes avec un bâton, mais tu arraches son âme au séjour des morts ».
Proverbes 13 : 24 dit : « Celui qui ménage sa verge hait son fils, Mais celui qui l’aime cherche à le corriger ».
Le mot Muwcar, traduit par punir ou corriger peut aussi signifier, discipline, châtiment, correction, un avertissement, instruction morale, connaissance, doctrine.
Le mot na`ar, traduit par enfant, parle d’un enfant mâle, d’après Strong, du nouveau-né au jeune homme.
Le mot shebet, traduit ici par bâton ou verge, est présent dans le psaume 23, où il est la houlette du berger.
Jésus est notre Bon Berger, en tant que tel il ne nous maltraite pas, au contraire il prend soin de nous, comme un berger le fait avec ses brebis.
Nous pouvons d’ailleurs voir l’évolution de la traduction entre ces deux versions Segond distantes de près d’un siècle :
Il est écrit dans Psaumes 23 : 4, dans la version Segond 1910 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent ».
Et l’autre version de Segond 21 du même chapitre dit : « Même quand je marche dans la sombre vallée de la mort, je ne redoute aucun mal car tu es avec moi. Ta conduite et ton appui : voilà ce qui me réconforte ».
Comme nous pouvons le voir, le choix du traducteur est aussi visible dans le grec :
Le livre d’Hébreux 12 : 5 – 6, la version Segond 1910, dit : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils ».
Le même verset dans la version Segond 21 dit : « Mon fils, ne méprise pas la correction du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend. En effet, le Seigneur corrige celui qu’il aime et il punit tous ceux qu’il reconnaît comme ses fils ».
Chers parents, ici, le mot traduit par châtiment puis correction est paideia. Il parle de l’éducation des enfants et de l’enseignement des adultes.
Et le mot mastigoo a d’abord été traduit par « frapper de la verge » puis par punir (avec une pensée de discipline).
Ces versets ont donc en réalité comme objectifs d’éduquer, d’accompagner, de redresser, de discipliner.
Le pasteur Matthieu Caron affirme que, les juifs qui sont historiquement et spirituellement les premiers concernés par ces injonctions, ne comprennent pas ces passages comme traitant de la punition corporelle des enfants, mais de la discipline exercée par une autorité sur de jeunes hommes.
Le bâton de berger n’est pas un outil punitif, mais un symbole d’autorité.
Dans les textes hébraïques, le mot na`ar fait toujours référence à un jeune homme, et non à un enfant.
Et la conclusion du pasteur peut nous surprendre, il dit que la Bible, non seulement n’enseigne pas la punition corporelle des enfants, mais qu’elle est même silencieuse à ce sujet.
Chers parents, le but de la correction est avant tout de redresser, de remettre dans le droit chemin. Elle n’a pas d’abord un objectif de punition ou d’expiation. En français on “corrige” des copies d’élèves ou des trajectoires d’instruments. Cela ne signifie pas qu’on les bat ou qu’on les punit !
Alors, on ne peut donc pas affirmer que la Bible invite à corriger physiquement des enfants mais ce passage bien connu résume bien les différents objectifs de la Parole de Dieu.
Il est écrit dans 2 Timothée 3 : 16-17, dans la version Segond 21 : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ».
Français courant nous dit : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l’erreur, corriger les fautes et former à une juste manière de vivre, afin que l’homme de Dieu soit parfaitement préparé et équipé pour faire toute action bonne ».
Soyez transformés !
Auteur : Elisabeth Dougas
Joëlle Hazukay
Comment peut-on expliquer Prov23:13-14